Nous avons pour mission “l’encouragement des recherches historiques„

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Masque de parade romaine trouvée à Hellange, bronze, 2ème moitié du Ier siècle après J.-C. | Photo : Tom Lucas

L’Institut Grand-Ducal a été créé en 1868, dans le « but de cultiver les sciences, les lettres et les arts » et est composé aujourd’hui de six sections dédiées à l’histoire, aux sciences naturelles et mathématiques, à la médecine, aux arts et lettres, à la linguistique, l’ethnologie et l’onomastique et aux sciences morales et politiques.

Créée en 1845 sous le nom de « Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg », elle est devenue en 1868 la section doyenne de l’Institut royal grand-ducal.

La Section historique est composée de 20 membres effectifs et d’un nombre illimité de membres correspondants et honoraires.

Depuis 1845 elle publie des travaux historiques (inventaires, éditions de sources, mémoires, monographies et actes de colloque) dans la série des Publications de la Section historique.


Déclaration de la Section historique de l’Institut grand-ducal de Luxembourg sur la guerre en Ukraine

L’Institut grand-ducal, toutes sections réunies, condamne dans les termes les plus fermes l’agression russe et l’occupation de l’Ukraine. Nous nous joignons aux appels faits au président Poutine de cesser les hostilités et de respecter le droit international et les droits de l’homme.

Les membres de l’Institut sont solidaires du peuple ukrainien ainsi que des citoyens russes qui protestent avec courage contre l’invasion. La communauté européenne est appelée à accueillir les personnes déplacées par le conflit, à se montrer ouverte à toutes les victimes d’injustices sur une scène mondiale de plus en plus en proie à la violence.

Nous, les membres de la Section historique, rejetons avec force les pseudo-arguments historiques avancés par le Président Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine. Nonobstant son intégration dans l’Empire tsariste et dans l’Union soviétique et nonobstant ses liens spirituels avec la Russie au sein de l’orthodoxie, une langue bien distincte et une vieille culture existent depuis des siècles en Ukraine, région carrefour entre l’est et l’ouest. Le sentiment national et l’aspiration à l’indépendance ne purent être enrayés par le pouvoir soviétique et ont débouché en 1991 sur la proclamation d’indépendance de l’Ukraine. Le Président Poutine, par une simplification grossière, réécrit l’histoire de l’Ukraine en faisant disparaître ce passé et en l’agrégeant à l’histoire russe pour lui enlever son caractère national distinct.

Les membres de la Section historique s’inquiètent tout particulièrement du sort tragique des chercheurs et professionnels de la culture ukrainiens qui, outre les menaces de mort auxquelles ils se trouvent confrontés quotidiennement avec leurs familles, subissent aussi la destruction de leurs outils de travail. Nous nous préoccupons aussi de la situation des nombreux chercheurs (parmi lesquels surtout des jeunes, des doctorants, des étudiants) et acteurs culturels russes qui ont eu le courage remarquable de dénoncer l’attitude belliqueuse de leur pays. Confrontés à la répression sévère qui sévit déjà et qui s’aggrave en Russie, maints opposants ont fui en toute hâte à l’étranger.

Nous rejoignons toutes les institutions académiques, universitaires et de recherche dans le monde pour demander à la Russie l’arrêt immédiat des hostilités qui entrainent des massacres de civils innocents, la fuite d’une partie importante de la population et la destruction progressive et complète du tissu économique et culturel de l’Ukraine.
La voie choisie par le Président Poutine risque aussi de briser les riches relations de coopération qui se sont développées au cours des trente dernières années entre chercheurs et acteurs culturels de la Russie et des pays occidentaux, alors que la culture et la science devraient au contraire faciliter les échanges, la compréhension réciproque et la paix entre peuples.

Les membres de la Section historique de l’Institut grand-ducal de Luxembourg,

Paul Dostert, président, Gérard Thill, Raymond Weiller, Jean Schroeder, Jean Krier, Guy May, Georges Hellinghausen, Monique Kieffer, Michel Margue, Charles Barthel, Henri Trauffler, Josée Kirps, Michel Polfer, Alex Langini, Marc Schoentgen, Guy Thewes, François Reinert, Marc Schoellen.